Tension USA/IRAN: l’Iran a abattu un drone espion américain
Situation est de plus en plus tendue dans le Golfe.
L’Iran a annoncé, jeudi 20 juin, avoir abattu un « drone espion américain » qui aurait violé son espace aérien. L’Iran « n’a aucune volonté de faire la guerre avec quiconque, mais nous y sommes prêts », a déclaré le commandant des gardiens de la révolution. Cet organe militaire puissant du régime est à l’origine du tir de missile.
Quelques heures après, Washington a confirmé que l’Iran avait abattu un de ses drones, mais nie que celui-ci ait violé l’espace iranien. L’appareil se trouvait « dans l’espace aérien international » et « les informations iraniennes selon lesquelles l’engin aérien survolait l’Iran sont fausses », écrit le Pentagone dans un communiqué.
Selon les gardiens de la révolution, le drone avait décollé à « 00 h 14 » (heure de Téhéran) d’une base américaine sur « la rive sud du golfe Persique », « éteint tous ses dispositifs de reconnaissance », passé le détroit d’Ormuz et mis le cap vers l’est en direction du port iranien de Chabahar. De même source, l’appareil a été abattu au retour de sa mission après être entré dans l’espace aérien iranien.
La violation des frontières iraniennes est la « ligne rouge »à ne pas franchir, a prévenu le général de division Hossein Salami, commandant en chef des gardiens. « Notre réaction est, et sera, catégorique et absolue », a-t-il tonné. Aucune image de l’appareil détruit n’a été publiée par les médias iraniens.
Tensions suite à l’attaque dans la mer d’Oman
L’incident est survenu près du détroit d’Ormuz, point de passage stratégique pour l’approvisionnement mondial de pétrole, dans un contexte de tensions exacerbées entre l’Iran et les Etats-Unis.
Mercredi, l’armée américaine a intensifié, mercredi, ses accusations contre l’Iran, qu’elle tient responsable de l’attaque des deux tankers touchés par des explosions le 13 juin en mer d’Oman, photos à l’appui.
Téhéran a nié toute implication dans ces attaques, laissant plutôt entendre qu’il pourrait s’agir d’un coup monté des Etats-Unis pour justifier le recours à la force contre la République islamique.
En dépit des affirmations répétées de responsables américains et iraniens selon lesquelles ils ne cherchent pas la guerre, l’escalade récente fait craindre qu’une étincelle ne mette le feu aux poudres. Lire l’éditorial du « Monde »ici : Attaques de pétroliers en mer d’Oman : une dangereuse escalade
Pas de risque de guerre
Mercredi, le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a estimé que « le risque de guerre dans le Golfe » n’était « pas écarté ». Selon Paris, le conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron, Emmanuel Bonne, a effectué mercredi une visite éclair en Iran « dans l’objectif de contribuer à une désescalade des tensions dans la région ».
Celles-ci vont croissant depuis que le président américain a décidé, en mai 2018, de retirer son pays de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et de rétablir de lourdes sanctions contre Téhéran.
Avec le Monde et AFP