Le MJSP recrute des commissaires : Me Arnel Remy tire la sonnette d’alarme
Depuis plus d’un mois, l’ensemble des commissaires du gouvernement de la République ont entamé une grève, en vue d’exiger une augmentation de salaire et de meilleures conditions de travail. Le Porte-parole du collectif des avocats pour la défense des droits de l’homme (CADDHO), Me Arnel Remy, au cours d’une intervention dans la presse ce mercredi 23 décembre 2020, tire la sonnette d’alarme pour signaler le danger entourant la démarche du ministre de la justice et de la sécurité publique, Me Rockfeller Vincent, visant à recruter des professionnels de droit pour les parquets. La publication du ministre révoque tous les commissaires et substituts commissaires du gouvernement qui sont en grève, a analysé l’avocat.
Est-ce qu’ils n’ont pas le droit de gréver ?, est-ce qu’ils n’ont pas le droit d’exiger de meilleures conditions de travail, martèle interrogativement le dirigeant du CADDHO.
Les premières victimes de ces différends entre le titulaire du MJSP et les magistrats sont les prisonniers, souligne Me Arnel Remy. Le tribunal de première instance de Port-au-Prince, continue-t-il, n’est pas fonctionnel depuis 3 ans. Même le juge instruisant le dossier de l’assassinat de l’ancien bâtonnier Me Monferrier Dorval, à savoir le juge Renord Régis a indiqué qu’il ne peut pas aller à son bureau, en raison de l’insécurité, argue le défenseur des droits de l’homme.
Le droit d’accès à la justice est le minimum qu’on puisse offrir au peuple haïtien qui est déjà victime tant de calamités, fustige le juriste. Les autorités doivent s’entendre pour trouver une entente afin de mettre fin à ce conflit, souhaite Me Arnel Remy.
« Imaginons quelqu’un qui reçoit 100 mille gourdes comme salaire et une autre personne 10 mille gourdes, hors ces deux personnes effectuent la même tâche. Il y a dans cette situation une disparité salariale. Ce sont ces genres de choses qui doivent changer », explique le militant pour le respect des droits de la personne humaine.
« Les tribunaux risquent de fermer pendant un long temps à cause de ces différends, voilà pourquoi, en tant que défenseur des droits humains, je juge nécessaire de tirer la sonnette d’alarme, justifie Me Arnel Remy ».
Evens CARRIÈRE, Journaliste
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