Le débat autour du maintien de Rameau Normil à la tête de la Police nationale d’Haïti (PNH) semblait clos après un conseil des ministres, mais voilà que la question refait surface. Alors que l’attaque de Kenscoff met en lumière des failles dans la gestion des renseignements et des opérations de sécurité, des voix s’élèvent à nouveau pour réclamer un changement à la tête de l’institution.
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, qui a visité jeudi 30 janvier 2025 la Direction générale de la PNH, s’est interrogé sur l’absence de mesures préventives malgré les informations détenues par les services d’intelligence. Cette situation a ravivé les tensions entre la Primature et la Présidence, qui avaient déjà des positions divergentes sur l’avenir de Rameau Normil.
Ce vendredi 31 janvier, le secrétaire d’État à la Sécurité publique, Mario Andrésol, a confirmé l’existence de problèmes de coordination et de planification dans la lutte contre l’insécurité. « Il y a un problème dans la coordination, dans les planifications opérationnelles et dans l’approche utilisée pour lutter contre l’insécurité », a-t-il diagnostiqué.
Toutefois, il a tenu à calmer les spéculations sur une éventuelle éviction du directeur général de la PNH. « Le renvoi du directeur général de la PNH n’est pas à l’ordre du jour », a-t-il insisté. Une déclaration qui semble vouloir contenir la pression politique autour du dossier.
Pour le Secrétaire d’État à la Sécurité publique, il y a des avancées dans les démarches visant à couper le circuit d’approvisionnement en armes et en munitions des bandits, indiquant que le Premier ministre reste ouvert au dialogue avec la République dominicaine et reste disponible pour travailler avec les autorités dominicaines pour faire freiner le trafic d’armes depuis la République dominicaine vers Haïti.
Si Mario Andrésol tente d’apaiser les débats, il ne cache pas la nécessité de changements profonds dans la gestion sécuritaire du pays. Il a notamment dénoncé l’interférence politique dans le fonctionnement de la PNH, plaidant pour une plus grande autonomie des forces de l’ordre. « La politique doit donner des moyens à la technique de faire son travail », a-t-il martelé.
Alors que le climat sécuritaire continue de se détériorer, la question de la gouvernance au sein de la police reste un sujet brûlant. Rameau Normil pourra-t-il encore longtemps résister aux pressions politiques, ou sa révocation finira-t-elle par s’imposer comme une nécessité pour le gouvernement ?