Jean Rabel: Une délégation du CEP chassée par un avocat, l’homme de loi dit recevoir des menaces
Une délégation du Conseil Électoral Provisoire(CEP), avait pour mission d’effectuer une tournée dans le département du Nord-Ouest, au début du mois de Mai en vue de sensibiliser les habitants au sujet du référendum fixé pour le 27 juin prochain. À Jean Rabel, le 4 Mai 2021, en plein débat, Me Andalasse Mertilus, avocat du Barreau de Port-de-Paix, a intimé l’ordre aux représentants du CEP de laisser la salle dans moins de vingt et une (21) minutes. Pour lui, une telle initiative vise à profaner la mémoire de Capois La mort, d’Émile Jonassaint.
« Vous n’avez aucun droit d’initier aucune activité au nom de la constitution, c’est interdit à l’article 284.3 de la constitution, a argué l’avocat. Je vous somme à l’instant même de quitter la ville de Jean Rabel. Je vous donne vingt et une (21) minutes pour laisser la ville de Jean Rabel avec cette bêtise, a-t-il continué ».
« Non, ce n’est pas possible. On ne peut pas initier aucun processus de changement de constitution par voie de référendum, c’est interdit, a insisté le Jean-Rabelien. Le Nord-Ouest est le père fondateur de la nouvelle République. Le Nord-Ouest est le père de la constitution de 1987 », a-t-il ajouté tout en soulignant que le référendum est formellement interdit au regard de l’article 284.3 de la loi mère.
Me Andalasse Mertilus, le jeudi 6 mai, indique dans la presse qu’il est en train de recevoir des menaces. Il révèle qu’une patrouille policière est très fréquente dans son quartier depuis lors. Des civils venant de Port-au-Prince menacent des dirigeants de l’opposition dans le but de les intimider, raconte-t-il.
Dans la lignée, l’enseignant a rappelé la raison pour laquelle il avait interrompu la rencontre du CEP. « Nous avions le devoir de protéger la mémoire d’Emile Jonassaint. Ils devraient aller à Port-de-Paix, Saint Louis du Nord, Anse à Foleur, entre autres, ils ont été empêchés dans tous ses endroits, rapporte le normalien supérieur ».
« Après mon intervention, mardi dernier, j’ai laissé Jean-Rabel. Sans rendre compte, nous avons dépassé au cours de route le véhicule ayant à bord la délégation du CEP. Plus loin, nous avons effectué un long arrêt avant de reprendre le chemin. Arrivés à Port-de-Paix, ils nous ont empêchés d’entrer dans la ville, puis ils ont commencé à nous suivre. Ce qui nous a efforcé de rentrer à l’intérieur d’un local d’un parti politique, raconte le juriste. Certainement, après avoir téléphoné à leurs chefs qui sont à Port-au-Prince,le commissaire du gouvernement, après un certain temps est venu, il a procédé à l’arrestation du chauffeur et a saisi le véhicule », poursuit-il.
D’après Me Mertilus, le chauffeur arrêté est reproché d’avoir dépassé un véhicule d’une délégation du CEP. Je n’ai jamais vu une telle infraction dans le code pénal, fustige le membre du Barreau de Port-de-Paix tout en précisant que le conducteur est toujours gardé en détention.
Dans l’armée, 21 est un nombre symbolique. Pour saluer un général, un président, la mémoire d’un héros, les militaires donnent vingt et un (21) coups de canon, explique l’avocat.
« Nous alertons la communauté internationale, les organisations de défense des droits humains de l’ensemble des menaces proférées à ma personne. Ces hommes au pouvoir n’acceptent pas d’opposants mais je leur dis qu’il y aura pas de référendum dans le Nord », soutient Me Andalasse Mertilus.
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