Haïti : Vers l’éclatement du Conseil Présidentiel de Transition 3 mois après
L’ULCC convoque le président du conseil d’administration de la BNC dans l’affaire de corruption liée au Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
L’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) a pris des mesures rapides dans une affaire de corruption présumée impliquant des hauts responsables de l’État. M. Raoul Pascal Pierre Louis, président du conseil d’administration de la Banque nationale de crédit (BNC), a été officiellement convoqué pour une audition. Cette invitation fait suite à des allégations de corruption mettant en cause trois conseillers présidentiels.
L’audition de M. Raoul Pascal Pierre Louis est fixée au mardi 30 juillet 2024 à 10 heures du matin, dans les locaux de l’ULCC, situés au numéro 20 à Delmas 83. Cette démarche fait suite à une dénonciation formelle reçue par l’ULCC, déclenchant une enquête approfondie sur les accusations de pot-de-vin.
Selon les révélations faites par Me Sonet Saint-Louis, avocat de M. Pierre Louis, trois conseillers présidentiels — Smith Augustin, Louis Gérald Gilles, et Emmanuel Vertilaire — auraient exigé le versement de 100 millions de gourdes pour garantir à M. Pierre Louis le maintien de son poste. « La demande a été effectivement formulée. Il y a des messages et audios comme preuves et une rencontre à ce sujet a été organisée dans un hôtel de la capitale », a-t-il déclaré.
L’ULCC, dans son rôle de garant de l’intégrité publique, a réagi avec diligence face à ces accusations graves, soulignant la nécessité d’une enquête rigoureuse pour faire la lumière sur cette affaire. Cette audition représente une étape importante dans l’investigation en cours, et elle pourrait avoir des répercussions significatives sur les personnes impliquées.
Il est également important de noter que Smith Augustin, l’un des conseillers mis en cause a rejeté dan une note, son implication présumée dans cette affaire.
Après l’audition du président du conseil d’administration de la BNC, l’ULCC peut se trouver dans l’obligation d’inviter également les trois membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) épinglés dans le dossier. Or, les conseillers-présidents sont protégés par l’immunité présidentielle. Normalement ils ne devraient pas être poursuivis par la Justice durant leur passage au pouvoir. La méthode la plus simple serait qu’ils démissionnent pour faciliter l’enquête. Toutefois, une démission d’au moins trois Conseillers mènera sûrement à l’éclatement du CPT et fait place à d’autres alternatives.
Rappelons que les membres du Conseil Présidentiel au nombre de neuf, ont prêté serment officiellement au palais national le 25 avril 2024. Trois mois après, le conseil se retrouve sans bilan important et face à un dossier de corruption qui pèse lourd.
Dossiers à suivre…