Haïti – Santé mentale : Les statistiques des Haïtiens ayant des idées suicidaires sont inquiétantes, révèle le psychologue Ronald Jean Jacques
« Sur plus d’un millier d’appels reçus par jour, 12% des appelants confient avoir envie de se suicider en raison de la situation sociopolitique du pays particulièrement le phénomène du banditisme », explique le psychologue Ronald Jean Jacques au cours d’interview, jeudi 22 février 2024 sur Magik 9.
Ces statistiques sont graves car c’est nouveau dans toute l’histoire du pays en ce qui concerne les statistiques relatives à la santé mentale des haïtiens. Les donnés en rapport aux pensées suicidaires sont toujours très faibles, analyse le spécialiste en psychologie tout en soulignant que les appelants sont âgés de 12 à 60 ans.
Avec du regret dans la voix, Ronald Jean Jacques avance les raisons de ses idées suicidaires exprimées par les sujets en détresse : « Ils observent les bandits qui gagnent du territoire au jour le jour, ils imposent des droits de passage sur les routes. Bon nombre de famille abandonnent leur résidence et le pire, toutes les catégories sociales sont touchées donc ces personnes ne savent quoi faire ».
D’après le professeur d’Université, les causes expliquant la faiblesse des infrastructures en santé mentale en Haïti sont nombreuses. « Les Universités ne forment pas assez de professionnels en santé mentale. De plus, les étudiants en médecine choisissent rarement la psychiatrie. Les jeunes commencent beaucoup plus à étudier la psychologie que ce soit à l’Ethnologie ou à la faculté des sciences humaines (FASCH), après le séisme du 12 janvier 2010 ».
Quand une personne est déprimée, il faut passer du temps à côté de cette personne, faire savoir qu’elle est importante pour vous, lui donner de l’affection et surtout organiser la vie communautaire pour qu’elle trouve un sens à sa vie. Encourager lui à voir un spécialiste, conseille le psychologue Ronald Jean Jacques.