Haïti: Le sit-in de “Nou p ap dòmi” dispersé par la PNH, une seconde fois
Après le sit-in du 29 juin 2020 organisé par le regroupement “Nou p ap dòmi” devant les locaux du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP). Pour avoir été interrompu brutalement par la Police Nationale d’Haïti (PNH), les membres de “Nou p ap dòmi” avaient programmé pour le lundi 6 juillet 2020, un autre
sit-in au même endroit. Un événement, pour une seconde fois qui n’arrive pas à toucher à sa fin, toujours à cause des contraintes policières.
Selon, Salvatore Saint-Victor, ce n’est que le début de la bataille avant de préciser que c’est une bataille pour la vie. Le MJSP fonctionne grâce aux taxes et aux impôts des citoyens (nes) donc comme toute institution de l’État, le MJSP a le devoir de donner des services à la population, argue le militant des droits de l’homme. Face à ce phénomène, les autorités nous doivent sécurité, poursuit-il.
Emmanuela Douyon, pour sa part souligne qu’elle sait que l’État ne va pas rendre justice à toutes les personnes qui sont assassinées mais les manifestants viennent le demander quand même pour que les dirigeants ne fassent pas la sourde oreille.
Il est important de préciser que des personnalités publiques comme l’écrivain Lyonel Trouillot, l’écrivain Kettly Mars, le PDG de la radio Ibo, Hérold Jean François ont été remarquées au sit-in, qui avait pour but de condamner la banalisation de la vie dans le pays et revendiquer le droit à la vie.
La sécurité des locaux du MJSP a été assurée par différentes unités de la PNH dont BOID, CIMO et UDMO. Il y avait environ six véhicules de la PNH, certains sans plaque d’immatriculation. Pour interrompre le sit-in, qui déroulait pacifiquement, les agents des forces de l’ordre ont fait usage du gaz lacrymogène tout en faisant des tirs d’armes à feu. En vue de réagir, les manifestants ont tenté d’incendié un pick-up Nissan 4×4, service de l’État.
Le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance, qui était présent à l’événement fait savoir qu’il participe et observe le déroulement du sit-in. Il ajoute que le droit de manifester est un droit garanti par la constitution de 1987 ainsi que les conventions et traités signés par Haïti. Aucun apprenti dictateur ne peut prétendre vouloir enlever ce droit.
À un moment donné, avant que le sit-in soit interrompu par la PNH, les participants chantaient, « Nou gen dwa pou n viv an diyite, Jovenel ».
Evens CARRIÈRE, Journaliste
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