Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a relancé le dossier des sanctions internationales contre des personnalités haïtiennes. Lors d’une réunion tenue le lundi 10 février 2025 à la Villa d’Accueil, le CPT a chargé le Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé de recueillir et d’examiner toutes les preuves disponibles contre les individus sanctionnés par le Canada, les États-Unis et les Nations Unies pour leur implication présumée dans la déstabilisation du pays.
Une source proche des discussions entre le CPT et la Primature indique que le gouvernement s’apprête à enquêter et engager des poursuites contre toute personne en connivence avec les gangs. « L’État agira avec fermeté pour traduire en justice ceux qui sapent la sécurité et la stabilité d’Haïti », a déclaré cette source.
Qui sont les personnalités haïtiennes sanctionnées ?
Plusieurs personnalités politiques, chefs de gangs et hommes d’affaires haïtiens ont été sanctionnés par le Canada, les États-Unis et l’ONU pour leur rôle présumé dans le soutien aux gangs criminels en Haïti.
Sanctions canadiennes
Le Canada a imposé des sanctions à plusieurs figures du crime organisé et du monde politique haïtien, interdisant toute transaction avec eux et gelant leurs avoirs sur son territoire. Ces personnes sont également interdites de séjour au Canada en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés. Parmi elles :
- Luckson Elan : Chef du gang Gran Grif
- Gabriel Jean-Pierre : Chef du gang Nan Brooklyn et de l’alliance G-Pèp
- Ferdens Tilus : Chef du gang Kokorat San Ras
- Joseph Lambert : Ancien président du Sénat
- Youri Latortue : Ancien sénateur et ex-président du Sénat
Autres personnalités sanctionnées
En dehors des sanctions canadiennes, d’autres figures influentes ont été ciblées par les États-Unis et l’ONU :
- Jimmy Chérizier (Barbecue) : Chef de gang sanctionné par l’ONU pour des actes menaçant la paix, la sécurité et la stabilité d’Haïti.
- Prophane Victor : Ancien député sanctionné par les États-Unis pour son rôle présumé dans la formation, le soutien et l’armement de gangs.
- Michel Martelly : Accusé par des experts de l’ONU d’avoir utilisé des gangs pour renforcer son influence durant sa présidence (2011-2016).
- Laurent Lamothe : Ancien Premier ministre accusé d’avoir détourné des millions de dollars de fonds publics destinés aux victimes du séisme de 2010.
- Reybold Deeb : Homme d’affaires influent soupçonné de liens avec des groupes criminels.
L’initiative du CPT marque une volonté d’agir contre les réseaux criminels qui alimentent l’insécurité en Haïti. Reste à voir si ces mesures aboutiront à des poursuites judiciaires effectives.