Haïti – Crise : Le secteur pétrolier ne fait que survivre, regrette l’ANAPROSS
En raison des multiples groupes armés contrôlant plusieurs axes routiers, il est très difficile pour les compagnies pétrolières de fonctionner. Le président de l’association nationale des propriétaires des stations-services (ANAPROSS), Marc André Deriphonse, estime, le 1er février 2024, au cours d’une interview sur Magik 9, que le secteur pétrolier est en train de survivre. Malheureusement, l’État haïtien est inexistant, déclare-t-il en continuant.
Concernant la réalité qui consiste à payer des droits de passage à des bandits sur les routes nationales, Marc André Deriphonse explique que chaque opérateur a sa manière de gérer cette situation dépendamment de ses contacts.
Au sujet du coût élevé du carburant dans les villes de province, pour le responsable de l’ANAPROSS, les compagnies pétrolières n’ont pas le choix, « Très souvent, le transport des produits pétroliers est effectué par voie maritime. Il est très coûteux, donc le carburant ne pouvait jamais être vendu en respectant les prix fixés par les autorités gouvernementales. C’est un problème qui doit être abordé au plus haut niveau ».
« ANAPROSS cesse depuis un certain temps de lancer des alertes à ce sujet car elle n’a pas d’interlocuteur. Le Ministère de l’économie et des finances (MEF) a fait la sourde-oreille », se plaint Marc André Deriphonse tout en soulignant que le carburant est un produit volatil, c’est-à-dire que les risques sont limités.
Le numéro 1 de L’ANAPROSS dénonce, dans la foulée, le MEF qui a formé une commission mort-née, chargée de résoudre les problèmes du secteur pétrolier. La commission n’a pas organisé même une réunion, critique-t-il.
Selon Marc André Deriphonse, il ne devrait pas y avoir de lignes d’attente dans les stations d’essence durant le premier week-end du mois de février. Cependant, il annonce que si rien n’est fait, une partie du pays risque de ne pas trouver le carburant.