Haïti-Carence de carburant : bras de fer entre un syndicat du transport en commun et un syndicat de distributeurs des produits pétroliers
Le président de l’association nationale des distributeurs des produits pétroliers (ANADIPP), David Turnier déclare qu’il encourage l’application par l’État de la loi de mars 1995 qui concerne le fonctionnement du secteur des produits pétroliers. L’augmentation des prix du carburant sera une conséquence directe. « vous avez raison de demander aux autorités d’augmenter le prix de l’essence. Autant que le prix est élevé, autant votre marge de profit sera plus grande » , pour répondre à M. Turnier, le coordonnateur du mouvement unifié des transporteurs haïtiens (MUTH), Duclos Bénissoit, ce 20 octobre 2021 au cours d’une interview.
À un moment donné, nous avions demandé à l’État d’appliquer la loi du 9 mars 1995, précisément quand les prix du carburant avaient chuté mais les autorités n’avaient pas trouvé la nécessité, rappelle Duclos Benissoit. De plus, continue-t-il, en octobre 2020, les prix de l’essence ont connu une baisse de 14%, l’ancien président défunt, jure de soustraire seulement cinq gourdes des prix. À l’époque, le prix du baril était de soixante (60) dollars américains.
« Maintenant le baril vend $ 80 US sur le marché international, nous sommes conscients, qu’il y a eu une augmentation mais la fixation des prix doit commencer dans les usines car l’État connaît à qui profite sa subvention, argumente le syndicaliste. Le diésel est moins cher que la gazoline. Cependant les motocyclistes, la majorité des chauffeurs en commun utilisent la gazoline. Alors, que vise cette subvention ?, ils décident tout simplement de subventionner les riches, veut-il faire comprendre ».
D’après M. Benissoit, la direction générale des impôts (DGI) doit faire son travail, taxer correctement les entreprises, effectuer la perception des recettes légales de l’État. Les autorités haïtiennes, conseille-t-il, doivent aller à la récupération des quatre cent millions (400.000.000) de dollars américains de recettes non perçues sur les frontières à part des cent millions (100.000.000) de dollars, au niveau des douanes.
« En République Dominicaine, l’État prête aux syndicats de l’argent pour augmenter leur nombre de camions. Il n’y a pas ça en Haïti. Un projet du transport ne se résume pas à chercher à augmenter toujours le prix des produits pétroliers. L’État doit préparer une politique publique pour le fonctionnement du secteur du transport », argue le coordonnateur général du MUTH en poursuivant.
Evens CARRIÈRE, Journaliste