Fuite massive des habitants de Delmas 30, Nazon et Christ-Roi
Les habitants de Delmas 30, Nazon et Christ-Roi ont quitté leurs maisons, laissant derrière eux des domiciles vides, a rapporté un journaliste de Constant Haïti, présent sur place ce jeudi 14 novembre 2024. La peur s’est installée dans ces quartiers, en raison des violences survenues à Solino.
Paniers et valises en main, camions et taxis motos chargés de bagages, une foule traverse Delmas, fuyant les menaces des gangs. Des vieillards et des enfants se retrouvent dans les rues, cherchant un refuge loin des tirs et de la violence extrême des criminels.
Une femme en larmes, aperçue à Delmas 30, s’inquiète : « Je pars sans savoir exactement où je vais », répète-t-elle, en proie à l’angoisse et à la souffrance. Derrière elle, la foule avance précipitamment, la détresse et le découragement marqués sur leurs visages. La panique est totale. Les gangs sont en ébullition, leurs ordres doivent être suivis à la lettre.
Certains résidents de Delmas 30, ayant préféré garder l’anonymat, ont évoqué la mort du policier Jeff à Solino, considéré comme un rempart contre les gangs. « Les policiers de la zone sont partis avec leurs familles, craignant une répression sans précédent des gangs », a indiqué l’un d’eux. « Nous n’avons pas le choix, nous devons aussi partir », a-t-il ajouté.
Pendant des années, le quartier de Solino a été un bastion de résistance contre les envahissements des gangs. Sa chute a entraîné un exode massif des populations voisines. Malgré le renfort des forces de l’ordre, les autorités policières reconnaissent que la situation des habitants n’a pas changé. En conséquence, toute la commune est désormais en péril, et la peur s’étend à l’ensemble de la région métropolitaine.