États-Unis : vers des déportations massives d’immigrants sous Donald Trump
Dès son premier jour à la présidence, Donald Trump prévoit de donner aux agents d’immigration le plein pouvoir pour arrêter toute personne entrée illégalement aux États-Unis. Selon NBC News, les agents de l’ICE pourraient intervenir dans des lieux sensibles comme des hôpitaux, des écoles et des églises pour procéder à des arrestations. Cette décision s’inscrit dans un décret envisagé par Trump, annulant les restrictions qui limitaient jusqu’alors l’accès des agents d’immigration à ces espaces.
Cependant, lors de sa récente intervention dans l’émission “Meet the Press” sur NBC News, le président élu a exprimé une volonté apparente de compromis. Face à Kristen Welker, animatrice de l’émission, Trump s’est dit ouvert à collaborer avec les démocrates du Congrès pour protéger les Dreamers, ces jeunes immigrés arrivés sans papiers aux États-Unis durant leur enfance. Interrogé sur le fait de leur permettre de rester dans le pays, il a répondu : « Oui. Je veux trouver une solution. »
Cette ouverture contraste pourtant avec son historique. En 2017, après avoir pris ses fonctions, Trump avait promis aux Dreamers qu’ils pouvaient « dormir tranquilles » sous son administration. Pourtant, il a rapidement révoqué le programme qui leur offrait des protections et tenté de les utiliser comme levier politique. Cette volte-face incite à la méfiance : Trump n’a pas toujours tenu ses promesses en matière d’immigration.
D’ailleurs, d’autres parties de l’interview révèlent une position bien plus radicale. Trump a déclaré qu’il n’y avait « pas d’autre choix » que de déporter toute personne vivant illégalement aux États-Unis, y compris les membres de leur famille ayant la citoyenneté américaine. Il a également annoncé son intention de mettre fin au droit du sol, inscrit dans le 14e amendement de la Constitution, ce qui priverait de nombreux enfants nés sur le territoire de leur nationalité américaine.
Ces contradictions soulèvent de nombreuses questions : peut-il à la fois chercher à protéger les Dreamers et insister sur la déportation massive de tous les sans-papiers ? Les deux positions semblent difficilement conciliables.
Mais au-delà des contradictions, c’est l’extrémisme de cette vision qui interpelle. Sous cette politique, même des citoyens américains pourraient être expulsés, un projet sans précédent dans l’histoire contemporaine des États-Unis.
Trump, fidèle à son approche controversée, laisse planer l’incertitude sur l’avenir des immigrés, oscillant entre promesses de modération et politiques radicales, au risque de fragiliser davantage le tissu social américain.