États-Unis : Marco Rubio annonce une décision favorable à Haïti
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Le secrétaire d’État Marco Rubio a partiellement levé la suspension de l’aide étrangère américaine, permettant la reprise temporaire de l’assistance humanitaire vitale. Cette décision intervient après des pressions de l’ONU et d’ONG, alarmées par l’impact désastreux de l’arrêt brutal des financements, notamment en Haïti.
L’île fait face à une crise humanitaire sans précédent, exacerbée par la violence des gangs qui contrôlent près de 90 % de Port-au-Prince. En 2023, plus de 5 600 personnes ont été tuées, et le nombre de déplacés a triplé, dépassant le million. Près de la moitié des Haïtiens souffrent d’insécurité alimentaire, et l’ONU estime que 6 millions d’entre eux ont besoin d’aide.
Or, l’aide américaine représentait 60 % du financement humanitaire d’Haïti. La suspension décidée par l’administration Trump a perturbé des programmes essentiels, comme l’accès aux médicaments et à l’eau potable. Même avec l’exemption accordée par Rubio, de nombreuses zones restent sous-financées, menaçant la survie de milliers de familles.
Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a alors gelé virtuellement tout financement de l’aide, mais a annoncé de nouvelles exceptions mardi, affirmant que Washington allait maintenir le financement de services médicaux essentiels.
La dernière exception semble autoriser le financement des traitements du programme américain Pepfar, un des piliers de la lutte contre le sida.
PEPFAR a été mis en place sous le président George W. Bush en 2003. Le programme, considéré comme un succès, aurait sauvé quelque 26 millions de vies.
Selon l’agence des Nations unies ONUSIDA, plus de 20 millions de personnes vivant avec le VIH – les deux tiers des personnes vivant avec le VIH et recevant des traitements dans le monde – dépendent directement de Pepfar.
Pour l’Onusida, le programme est la plus importante initiative mondiale contre le virus et la décision américaine de continuer à le financer va permettre de poursuivre les traitements dans 55 pays.
Alors que l’ONU réclame 908 millions de dollars pour répondre à la crise, les ONG sur le terrain alertent sur un manque de ressources criant. Haïti, déjà fragilisée par l’instabilité politique et les expulsions massives de migrants depuis la République dominicaine, pourrait voir sa situation empirer encore si l’aide américaine ne reprend pas pleinement.