Emmanuel Macron tacle les membres du CPT, encense Garry Conille et dénonce le “suicide politique” d’Haïti
Constant, le 20 novembre 2024.- Lors d’une intervention non officielle, Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots. Visiblement exaspéré, le président français a fustigé les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) d’Haïti pour avoir limogé l’ancien Premier ministre Garry Conille, qu’il a décrit comme “formidable”. Macron est allé jusqu’à qualifier les membres du CPT de “cons”, soulignant leur responsabilité dans ce qu’il considère comme un véritable sabotage de l’avenir du pays.
“Un espoir gâché” selon Emmanuel Macron
Pour Macron, Garry Conille représentait un rare espoir pour une gouvernance efficace en Haïti. Sa destitution, entraînant son remplacement par Alix Didier Fils-Aimé, a été qualifiée de décision “incompréhensible et suicidaire” par le chef de l’État français. “Il était formidable, et ils l’ont évincé. C’est comme si les membres du CPT voulaient saborder leur propre pays”, a-t-il déclaré, dénonçant une manœuvre politique qu’il estime désastreuse.
La colère du président français face à la gestion du CPT
Dans un échange sans filtre, Macron a critiqué avec véhémence les membres du CPT, les accusant de fermer les yeux sur le narco-trafic et de laisser Haïti sombrer. Il a insisté sur le fait que ce sont leurs propres choix qui nuisent à leur pays. “Ce sont eux qui détruisent Haïti, pas des forces extérieures”, a-t-il martelé, soulignant que des décisions comme celle de limoger Garry Conille nuisent directement à la stabilité de la nation.
Une éviction qui alimente les soupçons
Derrière la décision de renvoyer Conille se cachent des tensions politiques profondes. L’ancien Premier ministre, en poste pendant seulement cinq mois, était perçu comme une figure capable de redresser la situation sécuritaire. Mais son attitude jugée trop indépendante et sa volonté de mener des réformes, notamment lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, l’ont placé en désaccord avec les membres du CPT. Ces derniers, ressentant une menace pour leurs propres intérêts, auraient préféré confier la primature à un allié du secteur privé, Alix Didier Fils-Aimé.
Un nouvel épisode dans la saga politique haïtienne
Le départ de Conille, qualifié par Macron de “véritable gâchis”, risque de marquer durablement la politique haïtienne. Alix Didier Fils-Aimé, fraîchement installé, doit désormais affronter des défis immenses dans un climat de méfiance généralisée. Les déclarations de Macron, mordantes et inhabituelles pour un chef d’État, résonnent comme une mise en garde pour les membres du CPT : les décisions hasardeuses auront des conséquences sur l’image du pays à l’international.
Les mots du président français ne passeront certainement pas inaperçus. Alors qu’Haïti continue de lutter pour sa stabilité, ce coup de gueule présidentiel souligne l’urgence de réformes politiques substantielles et le besoin d’un leadership qui sache naviguer au-delà des intérêts partisans.