Échec du gouvernement Conille : 100 jours de crises sanitaires et sécuritaires sans issue
Les 100 jours du gouvernement Conille : un bilan préoccupant en santé et sécurité
Nommé Premier ministre le 28 mai 2024 par le Conseil présidentiel de transition (CPT) et entré en fonction le 3 juin 2024, Garry Conille dirige Haïti depuis plus de 100 jours. À ce stade, le bilan de son gouvernement est marqué par des crises majeures, en particulier dans les secteurs de la santé et de la sécurité, deux domaines cruciaux où la population attendait des améliorations significatives.
Santé : des institutions en déroute
Depuis l’installation du gouvernement Conille, le secteur de la santé haïtien, déjà vulnérable, fait face à des défis sans précédent. Plus d’une vingtaine d’institutions de santé, qu’elles soient publiques ou privées, ont été vandalisées, pillées ou ont dû fermer leurs portes. Parmi elles, l’Hôpital général, une institution clé du système de santé, n’a pas échappé à cette vague de violences.
L’Hôpital universitaire de la Paix reste l’un des rares établissements encore fonctionnels, mais il opère à pleine capacité et peine à répondre à l’afflux massif de patients. L’institution est débordée, et de nombreux malades sont laissés sans soins, désespérés. De plus, l’exode des professionnels de santé se poursuit : des centaines de médecins ont fui le pays, victimes de kidnappings ou menacés par des gangs. Jusqu’à présent, malgré l’urgence, le gouvernement Conille n’a pas réussi à rouvrir une seule institution hospitalière, laissant la population dans une situation sanitaire désastreuse.
Sécurité : l’emprise grandissante des gangs
Sur le plan sécuritaire, la situation reste tout aussi alarmante. Plus de 100 jours après l’arrivée de Garry Conille à la Primature, plusieurs grands axes routiers, tels que les routes nationales #1 et #2, sont encore sous le contrôle des gangs armés. À Carrefour, les bandits règnent en maîtres, alors qu’aucune opération majeure de la police n’a permis de récupérer les commissariats occupés par ces groupes criminels.
Les usagers des routes continuent de subir les extorsions des gangs, qui imposent des droits de passage, rendant chaque déplacement dangereux. De plus, des communes comme Ganthier sont désormais totalement sous la coupe des gangs, ce qui témoigne de l’incapacité du gouvernement à restaurer l’ordre dans plusieurs régions du pays.
Cent jours après son entrée en fonction, le gouvernement de Garry Conille est confronté à des crises qui semblent s’aggraver, particulièrement dans les domaines de la santé et de la sécurité. Alors que le Premier ministre peine à trouver des solutions concrètes, la population haïtienne continue de souffrir sous le poids de ces défis. Les prochains mois seront déterminants pour savoir si le gouvernement parviendra à redresser la situation ou s’il restera impuissant face à ces crises qui menacent la stabilité du pays.