Des doutes planent sur le projet de réforme constitutionnelle : le parti EDE interpelle le groupe de travail
Port-au-Prince, le 2 janvier 2025 – Le parti politique Les Engagés pour le Développement (EDE) a adressé une correspondance officielle à Jerry Tardieu, Coordonnateur du Groupe de Travail sur la Constitution (GTC), exprimant ses réserves sur le processus de réforme constitutionnelle initié par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Dans cette lettre, le parti EDE a salué l’engagement de Jerry Tardieu dans le domaine des réformes constitutionnelles, tout en pointant des inquiétudes majeures concernant la légitimité du processus en cours. Selon EDE, le CPT, déjà fragilisé par des accusations de corruption et de dysfonctionnements, manque de crédibilité pour porter un projet d’une telle envergure.
Des accusations de corruption fragilisent le processus
Le parti souligne que trois des neuf membres du CPT sont actuellement inculpés dans un scandale de corruption impliquant 100 millions de gourdes. Selon l’article 2 du décret créant le CPT, ces conseillers auraient dû être écartés dès leur inculpation. Cependant, leur maintien en poste, facilité par le soutien des autres membres, alimente une crise de confiance envers cette instance.
Pour EDE, cette situation compromet également le travail du Groupe de Travail sur la Constitution, malgré les efforts de Jerry Tardieu pour avancer dans cette mission complexe.
Une impasse politique persistante
EDE estime que le climat de défiance généré par cette crise rend impossible tout consensus autour de la révision constitutionnelle ou de l’établissement d’un calendrier électoral viable. La condition sine qua non pour avancer, selon le parti, est l’éviction immédiate des conseillers incriminés, une demande qui, d’après eux, est largement partagée par les acteurs politiques et sociaux.
Une demande pour rétablir la confiance
Dans sa correspondance, EDE appelle Jerry Tardieu à considérer ces préoccupations dans son rapport final sur la réforme constitutionnelle. Le parti insiste sur la nécessité d’une transition crédible pour mener à bien une réforme constitutionnelle capable de restaurer la confiance de la population et des acteurs politiques.
En conclusion, cette lettre illustre les tensions et les incertitudes qui entourent le processus de réforme constitutionnelle en Haïti, dans un contexte où la légitimité des institutions de transition est plus que jamais mise en question.