Décréter l’état de siège, la formule pour combattre l’insécurité d’après l’ex-PM Evans Paul
Durant les trois premiers mois de l’année 2022, l’insécurité a atteint un niveau sans précédent. Le nombre de cas d’enlèvement est incalculable, seuls les crimes médiatisés sont connus. L’ancien Premier ministre, Evans Paul, par voie de presse en date du 15 mars 2022, formule une suggestion aux actuelles autorités de l’État pouvant aider à éradiquer le kidnapping dans le pays.
« Adopter des documents juridiques afin de décréter l’état de siège sur le territoire du pays. Mobiliser l’appareil de l’État, sensibiliser la population et disposer des offres de compensation », énumère-t-il.
« On peut décréter l’état de siège en cas d’une invasion, une guerre civile, une rébellion interne et dans toute situation mettant en péril le bon fonctionnement du pays. Alors, l’insécurité relève de cette rubrique. La violence menace tout le monde. Actuellement, l’insécurité est le premier de tous les maux d’Haïti », explique Evans Paul.
Dans le cadre d’un État de droit, on ne peut pas agir de manière arbitraire. L’État détient le monopole de la violence légale, mais les bandits ont le monopole de la violence criminelle, argue l’ancien titulaire de la Primature. L’État doit, poursuit-il, se donner une couverture légale pour éviter les abus de pouvoir.
L’État doit être mobilisé, c’est-à-dire appeler toute personne qui peut aider le pays à sortir de cette impasse : anciens policiers, anciens agents de l’armée qui ont même travaillé dans d’autres pays, tous ceux de bonnes mœurs ayant une expertise dans le domaine de la sécurité publique, suggère l’ancien chef du gouvernement. Ensemble, nous pourrons construire une puissance pour résoudre le problème, ajoute-t-il.
Il faut qu’il y ait une campagne de sensibilisation au sein de la population. Il n’y pas même un numéro de téléphone disponible pour appeler en cas de besoin, pour partager une information aux autorités policières, critique l’ancien chef du CSPN, au moins à deux reprises. Un fonds doit être disponible pour compenser toute personne faisant un acte appréciable dans la lutte contre l’insécurité comme partager une information nécessaire, continue Monsieur Paul.
« C’est une crise de société, une crise de confiance et même une crise d’inspiration du côté des décideurs du pays », estime l’ancien Premier ministre Evans Paul.
Evens CARRIÈRE, Journaliste