Audition de Jean Pascal Alexandre à l’IGPNH : que s’est-il passé ? L’avocat du policier fait le point
Le policier de la brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants (BLTS), Jean Pascal Alexandre, faisant l’objet de sanction de la part du haut commandement de la police nationale d’Haïti (PNH), a été convoqué à l’inspection générale de la police nationale d’Haïti (IGPNH), le mardi 10 novembre 2020, en vue d’être auditionné par les responsables dudit organe de l’institution policière. L’agent des forces de l’ordre a été accompagné de son avocat Me Jean Fritz Magny et de son témoin Guerby Geffrard, délégué du SPNH-17. Ce qui a provoqué l’annulation de l’audition d’après les explications de l’inspecteur général de la PNH, Hervé Julien, rapporte l’avocat de Jean Pascal Alexandre, Me Jean Fritz Magny, ce mercredi 11 novembre 2020 sous un média.
« M pa nan ou menm mnem », a déclaré l’inspecteur Hervé Julien à Me Jean Fritz Manie, si on fait foi au compte-rendu de l’homme de loi qui a été aussi un ancien policier.
Selon l’avocat de Jean Pascal Alexandre, l’affaire de son client est la suite de la persécution du syndicat de la police nationale d’Haïti (SPNH-17). « Ces gens du haut commandement de la PNH jouissent depuis belle lurette un ensemble de privilèges, pourtant la majorité des policiers travaillent dans la boue, dans des conditions extrêmement difficiles, argumente-t-il en précisant que c’est exactement cette structure de la police que les syndicalistes de la PNH veulent attaquer.
On considère toujours l’IGPNH comme un abattoir, où on fait que maltraiter, révoquer arbitrairement les policiers, confie Me Magny qui a été, selon ses dires un ancien instructeur de l’académie de police. « Nous voulons changer cette structure. C’est une main impérialiste qui l’a forgée au sein de la police nationale », indique-t-il en poursuivant.
La convocation du membre de la BLTS à l’inspection générale de l’institution policière a été transformée en une dispute entre le numéro 1 de l’IGPNH, Hervé Julien et Me Jean Fritz Magny. L’inspecteur général a révélé que des policiers planifient son assassinat.
Selon une source de l’IGPNH, interrogée par la rédaction de Constant Haïti, Jean Pascal Alexandre est frappé d’une mesure conservatoire par les autorités policières. Celui-ci a pour devoir de se présenter chaque jour à l’IGPNH, de 8 heures A.M. à 4 heures PM où il doit signer trois fois par jour. Entre-temps, ses matériels de travail sont confisqués par les responsables de l’institution.
« L’inspection générale n’est pas une juridiction de jugement, c’est une structure de discipline donc il ne peut pas y avoir de débats contradictoires comme à la barre au tribunal, donc un policier convoqué n’a pas besoin d’être accompagné d’un avocat, explique notre source faisant partie de l’IGPNH, tout en reconnaissant que le policier a ce droit constitutionnellement. Cependant, il laisse croire, qu’avec la présence des avocats lors des auditions, il y a jamais de sérénité ».
La mesure conservatoire est en cours, Jean Pascal Alexandre doit se présenter chaque jour à l’IGPNH. Son avocat indiquera qu’il va toujours l’accompagner. Que va être le prochain scénario ?
Il n’est que d’attendre…
Evens CARRIÈRE, Journaliste
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