Assassinat de Me Monferrier Dorval : Quatre mois après, quelle avancée ?
Le 28 décembre 2020, marque quatre mois après l’assassinat de l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval. Victime d’un guet-apens, il a été tué le 28 Août dernier, chez lui à Pèlerin 5, tout près de la résidence du président de la République, Jovenel Moïse. À part d’une note du Barreau de Port-au-Prince, le secrétaire général de ladite institution ne mâche pas ses mots, ce 29 décembre 2020, pour critiquer dans la presse, certaines personnalités et institutions publiques dont la DCPJ, qui n’expriment pas la volonté de travailler pour l’aboutissement du procès de cette affaire.
Il y a des personnalités au niveau du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire(CSPJ), qui travaillent pour que l’instruction du Magistrat soit échouée, fustige Me Robinson Pierre-Louis.
Pour l’homme de loi, c’est peut-être voulu ou un aléas, mais le constat prouve qu’il y a un refus et certains éléments démontrent qu’il n’y a pas de volonté pour que le dossier avance. Moi, la Bâtonnière et tout le conseil de l’ordre, nous restons déterminés car il y a nécessité de faire avancer l’affaire, déclare-t-il énergiquement.
Le juge instruisant le dossier avait exigé un ensemble de besoins pouvant lui permettre de mieux travailler. Le président du CSPJ a ordonné aux autorités concernées de satisfaire les demandes du juge instructeur, cependant, rien n’est fait, explique le responsable du secrétariat du Barreau de la capitale. Le magistrat Renord Régis, avait demandé d’augmenter l’effectif des policiers qui assurent sa sécurité, une correspondance à cet effet, a été adressée au directeur de la PNH. Le juge avait sollicité un blindé, qu’il n’a pas encore trouvé, pourtant le CSPJ en a plusieurs. Il avait demandé un coffre-fort et de renforcer physiquement la sécurité de son bureau, mais les responsables n’ont rien donné, argumente l’avocat.
« La direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), avait reçu une commission rogatoire pour un délai de 15 jours, deux mois après, l’institution n’a donné aucun rapport, souligne Me Pierre-Louis. La DCPJ, continue-t-il, détient toutes les informations qui peuvent faciliter l’avancement du dossier, malheureusement elle n’a jamais donné de rapport ».
Selon le secrétaire général de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, il est difficile d’expliquer la lenteur de la DCPJ, C’est une entité technique ayant des moyens pour effectuer des enquêtes relatives à l’identification des auteurs d’infractions, analyse-t-il en ajoutant que le travail technique de la DCPJ ne doit subir aucune influence politique.
« Justice doit être faite ! soutient Me Robinson Pierre-Louis. Me Dorval n’est pas le plus humain, mais en tant qu’un ancien bâtonnier et pour ce que Me Dorval représentait en matière de liberté individuelle, particulièrement, l’ordre des avocats ne peut pas laisser passer l’affaire ainsi. Il doit y avoir un exemple, pour que les criminels sachent qu’après leurs actes, ils ne pourront pas aller boire du vin comme bon leur semble », martèle le juriste.
Evens CARRIÈRE, Journaliste
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