Scandale en République Dominicaine : des hauts gradés de la police accusés de vendre des munitions d’armes de guerre aux gangs haïtiens
Un scandale majeur secoue la République Dominicaine, alors que des policiers sont accusés d’avoir vendu des munitions aux gangs haïtiens. L’affaire a éclaté après la découverte du vol de près de 900 000 projectiles au sein de la Police Nationale dominicaine, un acte qualifié de “haute trahison à la patrie” par le sénateur du District National, Omar Fernández.
Munitions volées revendues en Haïti
Selon les informations du Ministère Public, les munitions dérobées ont été revendues en Haïti, apparemment à des groupes criminels. Le principal suspect dans cette affaire est le colonel Narciso Antonio Feliz Romero, qui occupait le poste stratégique de responsable de l’Intendance des Armes au sein de la Police Nationale. Les autorités accusent ce dernier d’avoir dirigé un réseau organisé qui a détourné 908 001 projectiles, causant une perte estimée à plus de 64 millions de pesos pour l’État dominicain.
Implication de la Police dans le trafic de munitions
Le dossier de la Procurature Spécialisée dans la Lutte contre la Corruption Administrative (Pepca) révèle que Feliz Romero aurait reçu des sommes d’argent en espèces de la part d’un caporal de la Police. Ce dernier, en lien avec un contact en Haïti, aurait vendu des munitions à des gangs armés de l’autre côté de la frontière.
Parmi les suspects figure également une civile, Miguelina Bello Segura, accusée d’avoir vendu clandestinement des munitions de divers calibres à des Haïtiens. L’enquête a révélé que le trafic de munitions se faisait de manière massive, organisée et systématique, ciblant particulièrement les cartouches de calibre militaire, comme les projectiles de 5,56 millimètres utilisés pour des armes de guerre, normalement interdites aux civils.
Une menace régionale
La gravité de cette affaire dépasse les frontières dominicaines, soulignant une collaboration inquiétante entre certains membres de la Police dominicaine et des groupes criminels en Haïti. La vente de munitions à des gangs armés haïtiens constitue une menace non seulement pour la sécurité intérieure des deux pays, mais aussi pour la stabilité de la région.
L’audience de présentation des mesures coercitives contre les suspects a été reportée au lundi 25 novembre, laissant la République Dominicaine en attente de réponses face à ce scandale retentissant.