Le gang Gran Grif délogé à Pont-Sondé ?
Pont-Sondé : La police et la Mission multinationale aurait délogé le gang "Gran Grif" (Galaxie)
Constant Haïti, le 23 octobre 2024.- Ce mercredi, les forces de sécurité haïtiennes, appuyées par des agents du SWAT, de l’Unité Départementale de Maintien d’Ordre (UDMO), et de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), ont mené une intervention majeure à Pont-Sondé. Ils ont réussi à déloger les membres du gang “Gran Grif”, qui occupaient la zone de “Kafoupèy”. Selon plusieurs sources, la circulation a timidement repris ce matin. Des résidents, accompagnés par des policiers à bord de véhicules blindés, ont commencé des opérations de nettoyage dans la zone.
Bilan du massacre de Pont-Sondé : 115 morts
Cette intervention survient après le massacre tragique survenu à Pont-Sondé le 3 octobre 2024. Le mercredi 9 octobre, Myriam Fièvre, la mairesse de la ville voisine de Saint-Marc, a annoncé que le bilan partiel de ce massacre s’élève désormais à 115 morts. Ce chiffre dépasse les estimations initiales des Nations Unies, qui faisaient état d’au moins 70 victimes.
Les autorités locales continuent de chercher les corps, mais certaines zones de la ville restent inaccessibles, ce qui pourrait encore faire augmenter le nombre de victimes. Parmi les morts, on compte des bébés, des jeunes mères et des personnes âgées, marquant ce massacre comme l’un des plus grands de l’histoire récente d’Haïti.
Le gang “Gran Grif” et son chef sanctionné
Le massacre de Pont-Sondé a été attribué au gang “Gran Grif”, dirigé par Luckson Elan, un chef récemment sanctionné par les États-Unis pour violations graves des droits humains. Ce gang, composé d’environ une centaine de membres, est accusé de nombreux crimes, incluant des meurtres, des viols, des vols et des enlèvements. Selon les Nations Unies, “Gran Grif” s’est formé il y a près de dix ans, lorsque l’ancien législateur Prophane Victor a armé des jeunes pour sécuriser son élection. Aujourd’hui, il est considéré comme le gang le plus puissant de la région de l’Artibonite.
Des milliers de sans-abri
L’attaque a profondément traumatisé la population locale. Plus de 6 300 résidents de Pont-Sondé ont fui vers Saint-Marc, la plupart trouvant refuge temporaire chez des proches. Cependant, près d’un millier de personnes sont sans abri, vivant dans des conditions précaires, notamment dans des églises, écoles et places publiques, selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).
La mairesse de Saint-Marc, Myriam Fièvre, a exprimé son inquiétude face à cet afflux soudain de déplacés, tout en alertant sur la menace croissante des groupes armés qui s’infiltrent dans les communautés voisines. “Nous travaillons pour garantir la protection de la population”, a-t-elle déclaré, appelant à des mesures urgentes.
Destruction et appel à l’aide internationale
Le massacre de Pont-Sondé a aussi entraîné des destructions massives. Le gang “Gran Grif” a incendié 45 maisons et 34 véhicules, forçant des milliers d’habitants à fuir la zone. Dans un communiqué, l’ONU a dénoncé ces atrocités et a appelé la communauté internationale à fournir une aide accrue, tant financière que logistique, à la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti. La mission est principalement composée de policiers kényans et joue un rôle crucial dans la lutte contre la violence généralisée dans le pays.
