Comment Yvener Sylla Phanor est-il devenu un acteur clé pour les gangs depuis 2022 ?
Révélations fracassantes : Yvener Sylla Phanor, journaliste-collaborateur des gangs.
Yvener Sylla Phanor, ancien journaliste à Radio Télé Pacific, se retrouve au centre d’un scandale après que des révélations explosives ont mis en lumière ses liens avec des gangs notoires de Port-au-Prince. Selon un rapport publié par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), Phanor est impliqué dans des relations étroites avec des groupes criminels tels que « 5 Secondes » et « VIV ANSANM », coordonnés par l’ancien policier Jimmy Cherizier, alias Barbecue.
Des révélations surprenantes et accablantes
Interrogé par la DCPJ, Yvener Sylla Phanor, également connu sous le surnom de Phalape, a admis entretenir des contacts réguliers avec plusieurs chefs de gangs opérant dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Il a reconnu se rendre fréquemment dans les territoires contrôlés par ces gangs, une pratique qu’il a cherché à justifier en affirmant qu’il n’était pas le seul journaliste à agir ainsi. Phanor a notamment cité les noms de ses collègues Yvenson Jourinvil, Matiado Vilmé, Mackendy Victor, Stanley Jaccis, et d’autres, les impliquant également dans des activités similaires.
Les enquêteurs ont découvert des éléments probants, notamment des captures d’écran d’appels-conférences et des messages audio sur WhatsApp, montrant Phanor en discussion avec des leaders de gangs à propos de complots criminels. Parmi ces discussions, une tentative d’assaut sur le Palais National a été évoquée. Les relations de Phanor avec le réseau criminel « VIV ANSANM », dirigé par Jimmy Cherizier, sont particulièrement préoccupantes, soulignant l’ampleur de son implication dans des activités criminelles.
Tellement important que Phanor était un potentiel candidat à la députation soutenu par les gangs
Les révélations de la DCPJ ne s’arrêtent pas là. Il est désormais confirmé que Phanor envisagerait de se présenter comme candidat à la députation dans la 3ème circonscription de Port-au-Prince. Ses liens avec les groupes criminels locaux laissent présager que ces derniers pourraient soutenir sa candidature, une perspective alarmante pour ceux qui s’inquiètent de la corruption et de l’infiltration criminelle dans les institutions politiques haïtiennes.
Comment tout a commencé ?
Les affrontements entre les gangs rivaux depuis le 1er juin 2021 à l’entrée sud de la capitale haïtienne ont fait de nombreuses victimes et plusieurs milliers de déplacés. En pleine période de violences à Martissant, un groupe de citoyens, dont le journaliste Yvener Sylla Phanor, a annoncé en décembre 2022 la formation d’un groupe pour la paix. Tandis que les autorités n’ont pas réussi à rétablir la paix ou à reprendre le contrôle de Martissant, malgré l’implication de la Commission nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion (CNDDR), Phanor, comme un porte-parole, avait annoncé début décembre qu’on s’achemine vers la paix et déblocage de Martissant au micro de plusieurs médias sociaux. Un groupe WhatsApp a été créé depuis lors par Phanor, selon ses déclarations, pour communiquer avec les principaux chefs de gangs Krisla, Izo, Tilapli entre, autres qui se battaient, il les appellent «Frères». Cliquez ICI POUR VOIR LA VIDÉO
Une crise de confiance dans les médias haïtiens
Ce rapport détaillé, publié peu de temps après l’arrestation, le vendredi 16 août 2024, à l’hôtel Anvayi, de deux autres journalistes, dont l’ancien journaliste de Radio Zénith et de Radio Regard, Banatte Daniel, pour des liens similaires avec des gangs, met en lumière les problèmes croissants de corruption et d’infiltration criminelle dans le secteur des médias en Haïti. Les révélations sur Yvener Sylla Phanor et d’autres journalistes impliqués soulignent l’urgence de mesures rigoureuses pour protéger l’intégrité des médias et des institutions politiques du pays.
Ces révélations mettent en exergue les défis majeurs auxquels sont confrontés les médias en Haïti, ainsi que les dangers posés par les relations entre certains journalistes et des groupes criminels. La situation souligne la nécessité d’une vigilance accrue et d’une action décisive pour garantir que les institutions médiatiques restent un pilier de la démocratie, plutôt qu’un outil de manipulation aux mains d’éléments criminels.