Évasion du 25 février : quelqu’un avait averti le responsable de la prison (Rapport FJKL)
Croix-des-Bouquets/Prison civile: Négligence, complicités intérieures et violation des droits, sont les causes de l'évasion du 25 février dernier selon la FJKL.
Le 25 février écoulé, pour une énième fois, une évasion a eu lieu à la prison civile de la Croix-des-Bouquets. Dix jours après, les responsables de la direction de l’administration pénitentiaire (DAP), ne sont pas en mesure de communiquer le bilan définitif. 445 détenus ont été évadés, 59 prisonniers repris, 10 blessés et 27 morts dont l’inspecteur divisionnaire Paul Hector Joseph, d’après les informations recueillies provisoirement par la « fondasyon je klere », rendues publiques le 9 mars 2021. L’évasion a été possible à cause de la négligence, des complicités intérieures et extérieures, a analysé FJKL.
Si on fait foi aux données des enquêteurs de la FJKL, la négligence des responsables de la prison ainsi que les autorités au plus haut niveau de l’État face à leurs obligations envers les détenus encouragent l’émeute dans les prisons. Le droit pour les prisonniers d’avoir une alimentation de qualité et en quantité suffisante, le droit de se baigner sont violés, argumente FJKL dans son dernier rapport, tout en mentionnant l’absence répétée sans motif de certains agents chargés de sécuriser la prison civile de la Croix-des-Bouquets.
« Aucune des barrières de la prison n’a été défoncée ou endommagée ; à cause de l’utilisation fréquente du téléphone, des gens à l’extérieur de la prison étaient au courant du coup et venaient attendre des détenus ; des éléments interdits ont été trouvés à l’intérieur de la prison, tels que: armes à feu, téléphones, drogues; un agent a livré sans résistance, un fusil M-4 au détenus », énumère le rapport de la FJKL en vue d’expliquer les éléments de complicité.
« Selon le témoignage du chef de poste du jour des événements, le policier Wilgston Regnus, le dimanche 21 février 2021, soit quatre jours avant l’évasion, un détenu du continent Europe lui a remis une note écrite où on pouvait lire : ” bay responsab la sa a pou mw. Nèg yo gen entansyon kraze prizon an “. Il dit avoir remis la note au responsable de la prison qui n’a pris aucune mesure particulière pour protéger l’espace carcéral », ont rapporté les défenseurs des droits de l’homme de la FJKL.
Rappelons que la prison civile de la Croix-des-Bouquets à été construite pour garder les condamnés à des peines dépassant cinq (5) ans . Elle a une capacité pour accueillir 768 détenus. Cependant, le jour de l’évasion, 25 février 2021, il y avait 1 542 détenus à l’intérieur de la prison. Seulement 474 d’entre eux sont déjà condamnés.
Evens CARRIÈRE, Journaliste
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