Brutalité policière à l’égard des journalistes : un policier explique
Les journalistes subissent beaucoup d’actes de violence dans l’exercice de leur profession de la part des forces de l’ordre depuis le début de l’année 2021. Lors des récents mouvements populaires des travailleurs de la presse sont sortis victimes. Le 10 février 2021, au cours d’une marche contre la dictature, au moins deux journalistes sont victimes. Pour le responsable du syndicat national des policiers haïtiens(SYNAPOHA), Morlan Gesnel, qui intervient ce 11 février sous un média, les violences policières ne sont pas volontaires. Les journalistes et les policiers sont des partenaires de travail, mentionne-t-il.
« Les policiers ne peuvent pas travailler sans l’accompagnement des journalistes. De même les journalistes ont besoin de la présence des policiers dans le cadre de leur travail. Chacun complémente l’autre, explique le policier de grade agent III.
Les policiers syndicalistes travaillent comme tout autre policier donc je peux vous confier que nous n’avons reçu aucun ordre pour faire le moindre abus, laisse croire Morlan Gesnel. Des journalistes sont parfois brutalisés par les policiers comme des journalistes ont l’habitude de frapper des policiers, souligne-t-il en conseillant aux médias d’exiger aux journalistes beaucoup plus de disciplines quand ils exercent leur travail.
Le membre de la brigade d’intervention motorisée (BIM), en vue de répondre à ceux qui affirment que la police nationale est politisée, soutient, « les mouvements de rue pour cette période se font contre le pouvoir en place. En tant que policiers, notre travail c’est d’empêcher le désordre parfois nous sommes obligés de faire usage de gaz lacrymogène pour régner l’ordre au cours d’une manifestation. À ce moment, certains déclarent que les policiers travaillent pour satisfaire le pouvoir en place », argumente-t-il, en reconnaissant qu’il y a certaines fois des écarts.
« Désormais, je veux que tout le monde sache qu’il n’y a pas d’ordre, aucune planification pour brutaliser les journalistes », crie Morlan Gesnel.
Au sujet de deux policiers, Carl Steven Hérard, 19ème promotion et Fleurant Jean Nacius 22ème promotion arrêtés le 7 février 2021, ayant pour tâche d’assurer la sécurité du Magistrat Yvickel Dabrézil , accusé de complot contre la sûreté intérieure de l’État, le dirigeant du SYNAPOHA argue qu’il n’est pas normale, pour des policiers détachés à une autorité de l’État puissent être traités en bandits, pour des infractions reprochées à un VIP.
« Dans un court délai si ces policiers ne sont pas libérés, nous prendrons la décision d’observer une grève tout en demandant à tous les policiers détachés d’arrêter de travailler », menace le syndicaliste.
Evens CARRIÈRE, Journaliste
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