Le président de la cour de cassation s’en prend aux juges corrompus et exige leur démission
La cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire a eu lieu le lundi 5 Octobre 2020 à la cour de cassation, en présence du président de la République, Jovenel Moïse, du Premier ministre, Joseph Jouthe, du ministre de la justice, Me RockFeller Vincent, du président de la cour de cassation, Me René Sylvestre et quelques représentants d’organismes de défense des droits de l’homme dont Marie Yolène Gilles de la « Fondasyon je klere » (FJKL) et le protecteur du citoyen, Me Renan Hedouville. Le président de la cour de cassation, Me René Sylvestre dans ses allégations, attaque amèrement certains juges présumés corrompus tout en exigeant leur démission.
« Le CSPJ attend la démission de tous les juges commerçants. Les juges qui font leur compagne électorale sur les réseaux sociaux, tance Me René Sylvestre. Le CSPJ attend la démission des magistrats-avocats, militant toujours dans la cour de cassation. Laissez le tribunal pour aller exercer votre profession d’avocat dans un Barreau de votre choix, poursuit-il en soulignant que c’est honteux de le dire mais qui vaut la peine de faire ».
Le président de la plus haute instance judiciaire pointe du doigt aux juges en leur indiquant que le pouvoir de juger leurs semblables que Dieu leur a délégué doit servir la génération future. Il va y avoir un jour, un jugement qui ne permettra pas de recours, ni de défense d’exécuter, prédit le juriste en soulignant que la Magistrature est une mission sacerdotale.
Contrecarrer les bandits qui sèment le deuil, traverser les discours pour traquer les hors la loi, cesser la justice de pompier qui arrive toujours trop tard, sont parmi l’ensemble des obligations qu’a rappelées, Me René Sylvestre aux Magistrats. Les instructions préparatoires, continue-t-il, doivent permettre d’identifier les auteurs des crimes crapuleux, non pas comme la toile d’araignée qui laisse passer les grands proies pour sauvegarder les minuscules, martèle-t-il.
Il est important de rappeler que la majorité des avocats ont été interdits d’entrer à la cérémonie malgré ils représentent un acteur indispensable pour la réalisation d’un procès, surtout en matière pénale. En signe de solidarité, Me Jean Henry Céant et la Bâtonnière du Barreau de Port-au-Prince, Me Marie Suzy Legros ont dû laisser la cérémonie.
Plus loin, le président de la cour régulatrice du système judiciaire et qui est aussi président du Conseil Supérieur du pouvoir judiciaire(CSPJ), annonce qu’une enquête va être effectuée afin de dresser un rapport au CSPJ concernant les juges corrompus. Il enchaîne en mentionnant que la justice est un service public où les travaux des acteurs doivent rendre l’État plus fort et plus productif.
« Il faut un mea-culpa, de bannir certaines pratiques anti-citoyennes et de commencer cette nouvelle année sur de nouvelles bases », conseille le Magistrat.
À noter que c’est la loi sur l’organisation judiciaire votée à la chambre législative et promulguée le 18 Septembre 1985 modifiant celle du 17 Septembre 1963, qui fixe le début et la fin de l’année judiciaire, en son article 28 qui dispose : « l’année judiciaire commence le premier lundi d’Octobre pour se terminer le deuxième vendredi du mois d’Août ».
Evens CARRIÈRE, Journaliste
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