Haïti / Justice: Après 5 semaines de grève, les juges annoncent une trêve
Par le biais des associations de Magistrats dont l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH), l’Association Professionnelle des Magistrats (APM), le Réseau National des Magistrats Haïtiens (RENAMAH), les juges, après avoir observé 5 semaines de grève, réclamant de meilleures conditions de travail annoncent ce jeudi 2 juillet l’adoption d’une trêve à leur arrêt de travail. Cette décision survient, d’après le président de l’APM, Me Wando Saint-Vilier, suite aux promesses faites par le président de la République, Jovenel Moïse de satisfaire plusieurs revendications des juges à travers le prochain budget.
À partir du jeudi 2 juillet 2020, les juges vont reprendre leurs travaux, indique Me Wando Saint-Vilier.
Ce sont des promesses que j’ose qualifier d’engagements car elles sont faites par le chef de l’État en présence du ministre de la Justice, déclare le président de l’APM. Malgré il n’y a pas un protocole signé, nous, au niveau de la magistrature faisons confiance aux dirigeants car ces promesses viennent au plus haut niveau de l’État, soutient-il avant de préciser que l’année dernière, pour la même cause, un protocole a été signé et il n’a pas été respecté par l’exécutif.
Parmi les promesses de Jovenel Moïse, deux engagements sont fondamentaux pour les juges, souligne le doyen du tribunal de première instance de Jacmel. Premièrement c’est le renouvellement des mandats, qui concerne le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Le CSPJ engage de préparer de nouveaux dossiers aux fins de publication par l’exécutif, mentionne Me Wando Saint-Vilier. Deuxièmement, c’est l’engagement d’augmenter le montant du budget accordé au pouvoir judiciaire, sans oublier le transfert graduel du fonds d’investissement au CSPJ.
« Il faut qu’il y ait un nouveau budget le 1er octobre 2020. Le parlement est dysfonctionnel donc la procédure est plus simple. On attend la prochaine loi de finance », argumente le Magistrat.
Dans la lignée, le président de l’ANAMAH, Me Jean Wilner Morin précise que c’est une trêve qui est observée mais la grève n’est pas levée. Il n’est pas possible que seulement 0.8 % du budget 2019-2020 soit accordé au pouvoir judiciaire pendant qur l’inflation augmente au jour le jour dans le pays, martèle le professionnel de droit.
Les deux présidents d’associations de Magistrats indiquent que les juges à travers cette décision prouvent leur bonne foi pour une sortie de crise, ils ne veulent pas trop pénaliser les justiciables. À la fin de l’année judiciaire, il y a des dossiers qui méritent d’être traités, des détenus doivent connaître leur sort, poursuivent-ils.
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