Vietnam : Kim Jong-un et Donald Trump réunis de nouveau
Avec radio Canada, Reuters et AFP.
Trump, s’est dit confiant que ce deuxième sommet avec le dictateur nord-coréen, Kim Jong-un, serait « un succès » quelques minutes avant d’entamer une journée de rencontres entre les dirigeants des deux pays. Les deux chefs d’État se sont échangés une poignée de main et des sourires devant une rangée de drapeaux américains et nord-coréens avant de poser pour les photos officielles et de se réfugier derrière des portes closes d’un luxueux hôtel d’Hanoï, au Vietnam.
Le président Trump a dit espérer que ce deuxième sommet serait égal ou meilleur à leur rencontre historique de Singapour, il y a huit mois. Il a toutefois indiqué qu’il ne dérogerait pas de son exigence sur la dénucléarisation de la Corée du Nord.
Conscient que certains voudraient que le dégel des relations entre les deux pays aille plus vite, le président Trump s’est quant à lui dit « satisfait » des progrès réalisés.
« Je suis certain qu’il y aura cette fois de grands résultats qui seront salués par tous », a pour sa part déclaré le dirigeant nord-coréen. « Je vais faire de mon mieux pour que cela se produise ».
Les deux chefs d’État doivent se rencontrer en tête-à-tête pendant 20 minutes avant de tenir une série des rencontres incluant leurs conseillers respectifs.
L’exemple économique du Vietnam
S’exprimant lors d’un déjeuner avec le premier ministre vietnamien Nguyen Xuan Phuc et d’autres représentants, Trump a noté que Kim voulait aboutir à quelque chose de formidable.
« Le Vietnam se développe comme peu de pays à travers le monde. La Corée du Nord ferait de même, et très rapidement, si elle se dénucléarisait », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
« Le potentiel est formidable, une excellente occasion, comme pratiquement aucune autre dans l’histoire, pour mon ami Kim Jong-un. Nous le saurons assez vite. Très intéressant! », a-t-il ajouté sur son réseau social de prédilection.
Selon le programme dévoilé par la Maison-Blanche, Trump et Kim se verront à l’hôtel Metropole à 18 h 30 heure locale (6 h 30 HNE) pour une discussion en tête à tête de 20 minutes suivie
d’un dîner avec leurs conseillers.
Le président Trump avait quitté les États-Unis à bord de l’avion Air Force One lundi après-midi et il est arrivé dans la capitale vietnamienne mardi soir.
« Merci à tous pour ce merveilleux accueil, a-t-il écrit sur Twitter. Une foule incroyable, et tellement d’amour! » Il avait plus tôt affirmé avoir « hâte » de participer à « un sommet très productif ».
Des milliers de personnes s’étaient massées le long de la route pour voir passer le cortège présidentiel, agitant des petits drapeaux du Vietnam, des États-Unis et de la Corée du Nord.
Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, était arrivé dans la capitale vietnamienne un peu plus tôt mardi.
Après un arrêt en Chine, M. Kim était arrivé dans son train blindé vert olive à la gare de la ville de Dong Dang après avoir traversé la frontière sino-vietnamienne, au matin, d’où il s’était rendu jusqu’à Hanoï, un trajet de deux heures, à bord d’une Mercedes Benz sous escorte.
M. Kim, qui portait son traditionnel costume de type Mao, était accompagné de sa soeur et conseillère, Kim Yo-jong.
À Dong Dang, une localité vietnamienne frontalière d’ordinaire tranquille, des écoliers brandissant des drapeaux l’attendaient.
Hoang Thi Thuy, une responsable locale, a expliqué avoir attendu sous la pluie l’occasion de voir le numéro un nord-coréen, le premier à se rendre au Vietnam, un autre régime à parti unique, depuis la visite de son grand-père Kim Il-sung, en 1964.
« Nous étions si contents qu’on nous ait dit d’attendre là l’arrivée du train », a-t-elle dit à l’AFP. « Nous avons vu le leader de loin. J’étais si heureuse, c’est difficile à décrire. »
M. Kim a salué la foule avant de repartir pour Hanoï en convoi routier.
La rencontre de MM. Trump et Kim à Singapour, en juin 2018, avait été historique. Ils en étaient ressortis avec un apparent respect mutuel, alors qu’ils avaient auparavant échangé des insultes, notamment sur Twitter, pendant plusieurs mois.
Les États-Unis et la Corée du Nord devaient travailler à une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne, selon une déclaration que les deux dirigeants avaient signée. Mais huit mois plus tard, bien peu de choses ont changé.
M. Trump doit maintenant tenter de convaincre le dirigeant suprême (son titre officiel) de la Corée du Nord de s’engager très concrètement à abandonner ses programmes balistiques.
Kim Jong-un espère quant à lui obtenir des concessions du président Trump.
En fin de semaine, M. Trump s’était montré optimiste à l’approche du sommet.
« Le président Kim se rend compte, peut-être mieux que quiconque, que sans armes nucléaires, son pays pourrait vite devenir l’une des grandes puissances économiques du monde », avait-il estimé sur Twitter.
La Corée du Nord « a plus de potentiel pour une croissance rapide que n’importe quelle autre nation! » avait estimé le président des États-Unis.
Pyongyang soutient avoir déjà fait des gestes, en décrétant le gel de ses essais militaires et en faisant sauter les accès à son site d’essais nucléaires. Mais il souligne du même souffle qu’il a fini de développer son arsenal et qu’il n’a plus besoin de telles infrastructures.
« La fenêtre de tir pour des progrès diplomatiques avec la Corée du Nord ne restera pas ouverte indéfiniment », met en garde Kelsey Davenport, de l’Arms Control Association. « Au-delà du décorum, le deuxième sommet doit mettre l’accent sur le fond. »